Fatima Ouassak, autrice : « A Science Po Lille, je prends conscience d’être fille d’ouvrier, et se pose alors la question de la survie » (2024)

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  • J'avais 20 ans

«J’avais 20ans». «Le Monde» interroge une personnalité sur ses années d’études et son passage à l’âge adulte. Ce mois-ci, l’essayiste qui publie «Rue du Passage» revient sur son enfance en quartier populaire et sur les «pires années de sa vie», lors de son arrivée dans une école d’élite.

Propos recueillis parAlice Raybaud

Publié aujourd’hui à 04h00, modifié à 10h59

Temps de Lecture 8 min.

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Fatima Ouassak, autrice: «A Science Po Lille, je prends conscience d’être fille d’ouvrier, et se pose alors la question de la survie» (1)

C’est un rapport au monde qui a poussé dans le bitume. Le parcours de Fatima Ouassak ne se comprend pleinement qu’à travers la question du territoire et son attachement aux quartiers qui traversent son identité. Celui, de son enfance, dans la banlieue de Lille, et celui, à Bagnolet, banlieue de l’Est parisien accolée à un échangeur autoroutier, où, aujourd’hui, l’essayiste de 48ans vit et milite. Là aussi où elle donne rendez-vous – soucieuse du symbole –, place Nelson-Mandela, à quelques pas de la Maison de l’écologie populaire, que la politologue et militante féministe et antiraciste a participé à cofonder, avec son association Front de mères, collectif de parents d’élèves des quartiers populaires.

Après deux essais marquants publiés aux éditions La Découverte, La Puissance des mères (2020) et Pour une écologie pirate. Et nous serons libres (2023), elle signait, fin mars, Rue du Passage (JC Lattès, 288pages, 18euros), le journal fictionnel d’une enfant d’un quartier populaire à propos de celles et ceux qui le font vivre. Une œuvre qui puise dans la nostalgie de ses propres années adolescentes, celles des «chewing-gums Flash, de l’odeur de cumin qui embaume les cages d’escalier et de Cyndi Lauper», raconte-t-elle dans le café de Bagnolet où elle a ses habitudes. Pour Le Monde, elle revient sur les solidarités décisives développées dans sa ville d’enfance, et sur la douloureuse expérience minoritaire qu’elle a éprouvée, ensuite, en grande école.

Dans «Rue du Passage», vous racontez des tranches de vie d’immigrés, à l’échelle d’un quartier. Est-ce parce que, née au Maroc et arrivée en France à l’âge de un an, vous faites, vous-même, partie de cette histoire de l’immigration française?

Oui, il y a beaucoup d’écho avec ma propre histoire dans ce récit, les années 1980de mon enfance et le quartier de travailleurs immigrés où j’ai grandi. C’est un travail de mémoire que j’ai voulu entamer pendant la crise sanitaire, alors que de nombreux hommes âgés, noirs, décédaient dans les foyers Sonacotra, près de chez moi, dans l’indifférence générale. Parmi eux, un de ces anciens «passeurs de cassettes», qui avaient pourtant été si cruciaux, puisque c’était eux qui faisaient le lien entre la France et les villages d’origine, transportant des vidéos enregistrées pour la famille restée au pays. Cette nouvelle m’a ramenée à la vie de quartier que j’ai connue, petite, et à tous ces métiers oubliés qui faisaient lien, de la doseuse d’épices à la couturière, et que j’ai voulu raconter.

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